vendredi 16 octobre 2015

Guinée, violences préélectorales : la FIDH hausse le ton

Dans but d’attirer l’attention des acteurs politiques sur les violences perpétrées ces derniers temps  à Conakry et à l’intérieur du pays  pendant la campagne électorale, la fédération internationale des droits de l’homme –FIDH-, l’organisation guinéenne de défense des droits humains –OGDH- et l’ONG mêmes droits pour tous –MDT-  se sont exprimé ce vendredi 16 Octobre 2015 à Conakry  leur  indignation  sur la tension persistante en Guinée.
 Pour éviter d’éventuelle contestation des résultats du scrutin du 11 0ctobre, ces organismes, dans une déclaration conjointes, ont interpellé  ces  acteurs politiques d’observer le calme, la retenue et les engage à recourir  toutes les voies légales disponibles pour faire valoir leur revendications, ceci pour être à l’abri  des troubles.
« Les contestations relatives à l’intégrité du scrutin et à la validité des résultats, quels qu’ils soient, doivent être portées devant la Cour constitutionnelle, seule habilitée à trancher les différends électoraux. Les porter dans la rue ajouterait aux tensions actuelles le risque de nouvelles violences et ne servirait pas l’esprit démocratique auquel l’ensemble de la classe politique a rappelé son attachement en allant voter dimanche dernier », a déclaré Souhayr Belhassen, présidente d'honneur de la FIDH.
Poursuivant leur déclaration ces ONG de défense des droits de l’homme, indiquent que  depuis  que le premier tour de l’élection  s’est tenu, un climat relativement apaisé, des tensions ont éclaté, notamment dans la capitale, et plusieurs candidats, dont Sidya Touré (UFR) et Cellou Dalein Diallo (UFDG), ont annoncé leur retrait du processus électoral, en raison des fraudes alléguées.
Sur la même longueur d’idée, elles soulignent que « les tensions qui sous-tendent le débat politique guinéen sont particulièrement préoccupantes et menacent d’éclater si les institutions étatiques ne sont pas renforcées. La justice, les forces de sécurité et l’administration doivent pouvoir être perçues par l’ensemble des citoyens guinéens comme neutres, apolitiques et indifférentes aux clivages communautaires. Ce devra être la priorité du prochain gouvernement », a interpelé Me Drissa Traoré, vice-président de la FIDH.
Par ailleurs, elles relèvent que  bien que des actes de violences aient été commis de part et d’autre, les arrestations et les poursuites déclenchées jusqu’à présent ne visent quasi-exclusivement que les militants des partis d’opposition. Sur ce, il en va de la crédibilité de la police et de la justice d’assurer que la répression des violences soit traitée de manière juste et équitable. Dans le cas contraire, c’est l’image du pays au service d’un parti politique qui est donné aux militants des partis d’opposition.
 C’est pourquoi, il est primordial de faire face à « La réconciliation des citoyens entre eux et l’apport de garanties pour restaurer leur confiance vis à vis de l’État, laquelle passe par la poursuite d’une réforme en profondeur des institutions, sont les conditions de la préservation de la paix en Guinée », a ajouté Abdoul Gadiry Diallo, porte-parole de l'OGDH.
Pour terminer, il s’agraine en avouant que, si le prochain gouvernement ne s’attèle pas à démanteler les racines de la défiance intercommunautaire en renforçant le cadre étatique commun à tous les citoyens, le risque est grand que la Guinée replonge dans son passé de violence politico-ethnique.
Mamadou Diallo, Tel: 664 91 76 99
diallomamadou316@gmail.com

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