mardi 2 décembre 2014

Reportage: Les taxis motos prennent de l’élan dans la préfecture de Dinguiraye




Comme  d’autres  villes de la Guinée, la commune urbaine de Dinguiraye est aussi envahie par des jeunes qui pratiquent l’activité de conducteurs de taxis motos, non seulement  dans toute la ville, mais aussi dans les villages environnants.
Cette activité dans la  ville sainte d’El hadj Oumar Tall, située à environ cinq cent kilomètres de la Capitale Conakry, n’est pas un fait nouveau. La moto  est devenue de nos jours  un moyen  de déplacement commun et pratique des citoyens, ce métier est aussi une méthode d’obtenir un emploi, afin d’endiguer le chômage.
La grosse question qu’on se pose est de savoir, quelles sont les personnes qui s’adonnent à  ce métier ?
Notre rédaction a pu rencontrer un jeune homme qui mène sa vie dans ce boulot depuis trois ans, Hassane Diallo est chef de ligne dans leur organisation, ce poste  est chargé  de réclamer les quotas destinés à la taxe communale, une caution qui s’élève à 1000fg par jour et par  personne exerçant ce travail, cependant, le  montant fixé par la commune urbaine  comme  forfait mensuel est  à 400 000fg par mois.  Exaspérés par  la situation du chômage  dans notre pays, mais motivés surtout par la rentabilité du travail de conducteurs de motos- taxi,  nombreux sont les jeunes qui font ce métier comme une entreprise, c’est la raison pour laquelle des  gens de diverses classes sociales  se livrent à cette activité,  des diplômés sans emploi pour les uns  et illettrés pour d’autres, mais également des élèves, des étudiants, d’anciens couturiers  ou coiffeurs.
A la question de savoir comment ils sont organisés, Hassane Diallo répond :
 « Nous avons un bureau composé de cinq membres, ceux-ci sont chargés de coordonner les activités comme le recouvrement des  cotisations, avec lesquelles on pourra s’acquitter du paiement de notre local, qui est à 80 000fg par mois, une partie de cet argent est destiné à la préfecture, le reste on encaisse ». En ce qui concerne la recette journalière, il avoue que celle-ci varie entre quatre vingt à  cent mille francs guinéens  selon le nombre de voyages, surtout les différents déplacements qui peuvent  générer jusqu’à 300 000fg par jour. Sinon, les tarifs pour la ville de Dinguiraye  sont  estimés entre 2500 à  3000fg par tronçon  indique  Hassane Diallo.

 

Autre  aspect qu’il a rappelé, au-delà de la taxe, d’autres personnes payent 25000 fg par jour, au cas où l’engin ne leur appartient pas. Parlant  des  difficultés, M. Diallo, précise que c’est le problème d’infrastructures routières, ensuite la rareté parfois  des clients, outre cela, c’est le non paiement par certains individus une fois arrivés à destination, d’où d’autres payent la moitié du prix convenu. Entre  autre fait, c’est le problème de l’insécurité lié au métier, « certaines personnes nous déplacent pour un endroit très distant, mais une fois arrivés à des endroits inhabités,  ils se livrent à des assassinats pour qu’en fin ils puissent récupérer la moto ».
« En guise d’exemple, un conducteur de taxi moto a quitté une fois Siguiri pour venir travailler dans notre préfecture,  il a eu un déplacement pour un village appelé horé koubi, malheureusement il ne savait pas que c’est des bandits, dès qu’ils sont arrivés  à un certain niveau, les bandits l’ont tués  et  se sont emparés  de la moto. Pour pallier à ce problème, notre bureau a pris des mesures, d’abord le taxi moto qui a eu le déplacement  ira dans notre bureau où il va acheter un ticket de sortie  à cinq mille, la personne qui déplace aussi va se présenter avec sa pièce d’identité nationale pour qu’on l’enregistre en cas de problème, il est déjà connu d’avance ».
Cette activité est considérée aujourd’hui par bon nombre d’observateurs comme une source de revenu qui fait vivre des milliers de familles  à travers les préfectures  du pays  et commence aussi à se développer partiellement dans la capitale Conakry, principalement à cause des embouteillages, elle est aussi devenue l’une des causes de la vente florissante des motos, qui est devenue par ricochet un secteur très lucratif. Mais il faut noter  que,  bien que les risques soient  grands, comme le cas de  vols, de tueries ainsi que  des accidents, cette couche juvénile se lance de plus en plus  dans  ce métier pour subvenir à leurs besoins  quotidiens.


                                                                                                               Mamadou Saimou SOW
  envoyé spécial                   

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