vendredi 5 décembre 2014

INTERVIEW:Interview exclusive du troisième vice président de l’Assemblée nationale, Abdoulaye Diouma Diallo, Il se prononce sur la situation du budget, Ebola et les difficultés rencontrées par les députés...


Dans le but d’élucider aux guinéens la cause fondamentale de la revue en hausse du budget de la présidence de la république, également par rapport à ce que font les élus du peuple sur ce sujet, ainsi que la récente rencontre entre les députés et la coordination de riposte contre le virus hémorragique Ebola et tant d’autres questions, notre rédaction  a rencontrée cette troisième personnalité de l’hémicycle.

Univers Jeunes : La hausse du budget  de la présidence de la république de 23%, suscite assez de polémiques et d’indignations  aux niveaux des  citoyens guinéens, que faites vous à ce niveau ?

Honorable Abdoulaye Diouma Diallo, au niveau des commissions, ce budget  est  en train d’être analysé dans les détails  ainsi que les  différentes rubriques budgétaires, nous savons qu’il est revu à la hausse à travers la loi de finance rectificative, mais  nous ne  connaissons pas pour le moment les raisons de cette augmentation. C’est une surprise pour nous, parce que nous pensons tous qu’avec  cette loi de finance rectificative, l’argumentaire  développé par l’exécutif est qu’au niveau du ministère de la santé, il ya des fonds destinés à la coordination de lutte contre le virus Ebola, d’où d’autres montants iront  au niveau des agences nationales et internationales de lutte, notamment l’Unicef, Médecins sans frontières et tant autres, outre  le comité de lutte contre le VIH/Sida.

 Autre faits, ce qu’il ya eu le rehaussement du budget de la primature, contrairement au ministère de la santé, au ministère de la justice et également le ministère  de la sécurité où leurs budgets ont été rabaissés, pourtant nous estimons qu’il faut améliorer les conditions de travail de cette justice, paradoxalement l’exécutif n’a pas cette volonté. Cependant tout le budget est en phase d’étude profonde par  la commission  des  fonds  où toutes les sensibilités sont représentées, après il y’aura la commission interne des fonds, celle-ci  aura comme représentation toutes les commissions du parlement. Cette commission analysera profondément avec des détails à l’appui sur le motif de la diminution de crédits des différents secteurs

Où en sommes-nous par rapport à la mise en place des commissions d’enquêtes parlementaires sur les exactions commises ou ce qui est en train d’être produit comme crimes ?

vous savez,  il ya eu pas mal de crimes, dont des crimes de sang où nous avons tellement parlés, d’ailleurs au niveau de notre formation politique de l’UDFG, nous avons enregistré cinquante huit personnes(58) tuées  soit au cours des manifestations politique, des marches pacifiques ou par des attaques ciblées comme le cas de Amadou Oury Diallo, président de la section motard, malheureusement,  il n’y n’a jamais eu d’enquête, du coté de notre sensibilité  nous ferons tout pour éclairer la lumière sur ces assassinats, encore sur ce qui s’est passé dans la région forestière, plus précisément à Womey  ainsi que d’autres.

Quelle est votre analyse  sur   la question du transfert de vingt millions de dollars vers Dubai, qui ont été saisis  à Dakar.

Dans notre calendrier, nous aurons des entretiens avec  le Gouverneur  de la banque centrale, qui est le 1er responsable de cette institution, dans ceux-ci, les députés lui poseront toutes les questions liées à cette transaction. Aujourd’hui beaucoup de députés pensent qu’il faut mettre en place une commission d’enquête parlementaire, parce que nombreux sont des citoyens qui estiment que ce transfert est effectué de façon frauduleuse, bien que certains de nos collègues de la mouvance ont dit que c’est une procédure normale  qui a été suivie, cela  ne  nous  empêchera pas  d’éclaircir le dossier avec toutes les pièces  qui seront mis à notre disposition par les concernés. Cette phase nous amènera  avec ceux de  l’exécutif à établir un rapport final, pour qu’en fin les citoyens sachent comment le travail a été  effectué.

 Quelles sont  les difficultés rencontrées  par votre institution ?

Dans une nouvelle assemblée comme celle là  où les gens ne sont pas habitués  au pluralisme, avec  quinze partis  politique  représentés  dans cette assemblée, c'est-à-dire  la mouvance présidentielle  et l’opposition, les débats ne sont pas  facile, chacun essaye de camper sur sa position, tandis qu’on  devrait avoir un parlement  fiable et responsable capable de défendre l’intérêt des citoyens face à l’exécutif, voilà le premier souci auquel  nous sommes confronté.

En dehors de ça, il ya le problème de moyens de travail, notamment les ressources financières et matérielles, le bâtiment qui abrite le parlement n’est pas propice, les députés sont en manques des outils nécessaires pour effectuer un travail remarquable, encore il n’ont pas  les moyens financiers pour faire appel à  d’autres personnes qui ont l’expertise en droit, économie ou d’autres domaines, permettant d’appuyer le député dans sa mission de travail, en réalité les députés ne sont pas des gens qui peuvent  ou qui connaissent  tout , ils doivent être assistés. Dans les autres pays chaque député a son staff avec son budget de fonctionnement lui permettant de mener convenablement son travail.

Mais comme les moyens ne sont pas là, on ne peut pas  exiger, d’après nos informations nous  sommes le seul pays en Afrique et même au monde  à n’avoir pas un parlement digne de nom. Néanmoins  le ministère de l’urbanisme nous a donné un domaine à Koloma pour abriter le siège du parlement et on est en train de voir avec le pouvoir exécutif la possibilité de trouver un financement.

Que peut-on retenir sur la récente rencontre entre la coordination de riposte à la fièvre hémorragique à virus Ebola et votre institution ?

 je déplore tout d’abord  les centaines de vies qui sont perdus ,c’est la raison pour laquelle nous avons consacrés une journée de réflexion sur la lutte contre ce virus ,à l’occasion de cette séance,  les députés ont reçu  la coordination de lutte contre cette  épidémie, le ministre de la santé, l’OMS, la Banque mondiale, MSF et l’Unicef. Dans cet entretien nous avons pu apprécier les efforts fournis par la communauté internationale aussi par le corps médical qui continu à riposter à l’intérieur du pays, en outre nous avons attirés l’attention des partenaires afin  d’appuyer le pays à sortir de ce marasme.

Au cours de nos échanges avec Dr Sakoba, la question de gestion de fond et de matériels alloués à cette lutte a été débattue. Le Dr sakoba Keita, nous a dit que  d’autres  fonds ne passent  pas par leur coordination, comme les fonds qui viennent de la Banque mondiale sont amenés aux agences, soit par OMS ou l’Unicef, il est très tôt pour critiquer la gestion de cette commission. Au moment où nous sentirons des cas de détournements nous allons mettre en place une commission d’enquête  parlementaire, mais pour l’instant on doit encourager ce travail de risque de ces médecins.

Pourquoi les députés n’ont pas jusqu’à présent initiés des projets de lois ?

Les députés peuvent initier des lois, le pouvoir exécutif aussi  peut proposer des lois, envoyer à l’Assemblée, en revanche  celles-ci  deviennent des lois exécutable, lorsque les députés les valident. La société civile encore peut avoir l’envie de suggérer aux députés de légiférer sur un certains nombre de lois qu’ils ont proposées. De nos jours l’opposition est en train de travailler sur des projets  d’initiation  des lois, parce qu’en amont les lois doivent être soumises au conseil des présidents de l’Assemblée avant de les soumettre  à la plénière.

                                                                              Interview réalisée par  Mamadou 3 Diallo

    

                            

 

 

 

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