mercredi 29 octobre 2014

DIPLOMATIE:Le diplomate Belge Philipe van Damme quitte la Guinée sous émotion.



 

 «  Il y a des défis qui attendent la Guinée et qui vont être déterminants pour l’avenir. Malgré les immenses potentielles  économiques de ce pays, il ne servira à rien sans que la réconciliation entre les Guinéens eux-mêmes n’ait lieu. Parce que, les investisseurs ont besoin de la paix ».

L’ancien représentant de l’Union  européenne en Guinée a animé  lundi 18 aout 2014, une conférence de presse à Conakry. Objectif,  parler de son bilan à l’ occasion de la fin de son mandat.
A cette occasion, Philippe Van  Damme dira  que le «bilan de [son] passage à Conakry » est positif.  Parmi les points forts de son passage en terre africaine de Guinée, M. Van Damme citera entre autres : « la réalisation du 10e Fonds Européen de Développement (FED), la programmation du 11e FED ».
A cela, le diplomate européen ajoutera qu’un « tas de projets importants y compris des projets d’urgence » sont financés par l’institution de l’Union européenne. D’ailleurs, soutiendra-t-il, l’UE a appuyé  même la Guinée dans le cadre de la lutte contre Ebola.
Pour lui, ce ne sont pas les projets qui sont importants mais leur impact durable sur la société guinéenne. « Au-delà du concret tangible, des projets que l’union européenne a conçu en partenariat avec la Guinée, la question la plus importante est de savoir où se trouvait le pays où je laisserai le pays. Je suis arrivé en Guinée début 2010, tout juste après l’accord d’Ouagadougou (entre Dadis Camara et Sékouba Konaté). J’ai eu le privilège d’avoir participé à toute la transition. Le moment qui m’a donné plus de satisfaction pour les Guinéens, c’était le jour des élections », se souvient le diplomate européen.
Selon Philippe van Damme, il y a des défis qui attendent la Guinée et qui vont être déterminants pour l’avenir. Malgré les immenses potentielles  économiques de ce pays, explique-t-il, il ne servira à rien sans que la réconciliation entre les Guinéens eux-mêmes n’ait lieu. Parce que, pour lui, les investisseurs ont besoin de la paix.
Parlant de son successeur, Philippe van Damme précisera : « il suivra la ligne que  l’UE s’est fixée  surtout dans le processus de la démocratie,  les droits de l’homme et l’état de droit qui sont des problèmes fondamentaux ». Son successeur  essayera « d’incarner ces valeurs ».  Pour finir,  M. Van Damme a remercié la presse guinéenne « qui n’a pas été très gentille mais toujours très agréable à l’image du pays »
Il poursuit en avouant ceux-ci, « je retiens de ces moments forts, les élections  qui confirment  que la Guinée, comme tous les Etats du monde, est mûre pour la démocratie et mérite  la démocratie. Vous avez le droit  à la démocratie, vous avez droit à un Etat de droit, vous  avez droit au respect  aux droits humains, vous  avez droit d’espérer  la prospérité et le développement, c’est la première chose que je retiens.
La seconde chose que je retiens ce que vous avez un pays magnifique qui regorge une qualité. Vous êtes un peuple excessivement charmeur, difficile de résister  même dans les moments  les plus difficiles à votre charme ».

Plus loin,  il a laissé entendre que  derrière ce charme  du peuple de Guinée se cache des réalités qu’il ne faut pas occultées. « Derrière ce charme se cache des réalités déstructurées, de l’absence  des loyautés gouvernementales, une corruption profonde, le culte de la rumeur  et du mensonge, ce sont  des choses effectivement qui gangrènent  la société guinéenne » a dénoncé l’ancien représentant de l’UE en Guinée.

Selon lui, la société guinéenne  doit être ré moralisée à tous les niveaux. Et d’ajouter : «  la justice doit se restaurer et l’Etat doit restaurer sa crédibilité. C’est ça le vrai défi du pays ».

 Abordant la question de la crise politique en Guinée, Philipe Van Damme  déclare être déçu  du temps perdu pour  la mise en place  du dialogue politique. « Il y’a une certaine  déception par ce qu’on a consacré beaucoup de temps, beaucoup d’énergie à essayer de mettre  le dialogue  politique sur les rails, d’essayer d’aider la classe politique à surmonter des méfiances mutuelles  et je ne suis pas certain que nous avons réussi et tous  ces efforts se sont fait en partie au détriment  des vrais débats de société», a-t-il souligné.

« Parce que beaucoup de débats politiques   tournent autour des pouvoirs  et ici cela tourne très peu autour des  débats de société. Il y a  peu de pays  d’Afrique ou le débat  est sur le projet de société et aussi pauvre qu’ici. Tant par la classe politique  que la société civile qui a été politisée, fragmentée, paralysée que dans le milieu académique ou dans la presse. J’aurais voulu avoir davantage de temps pour  participer  à ce débat public », a-t-il poursuivi.

Le diplomate part occuper le même poste dans le pays de Robert Mugabé (zimbabwé), il est remplacé par un néerlandais qui prendra  fonction le 1er Septembre prochain.

 Mamadou Aliou Sow


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