samedi 24 janvier 2015

Attaque contre Charly hebdo:Le deux poids deux mesures de la législation française



Depuis l’attaque perpétrée contre le satirique français Charly hebdo, 54 personnes ont été condamnés pour apologie du terrorisme, certains d’entre eux ont reçu des peines de prisons fermes. Le plus connu d’entre eux est l’humoriste français dieudonné qui a été placé en garde a vue mercredi pour apologie du terrorisme pour avoir déclaré  dans un post face book se sentir « Charly Coulibaly » certains analyste trouve cette attitude hypocrite et déplacée.
Jusqu’où peut aller la liberté d’expression ?
La liberté d'expression ne permet pas d'appeler publiquement à la mort d'autrui, ni de faire l'apologie de crimes de guerre, crimes contre l'humanité, ni d'appeler à la haine contre un groupe ethnique ou national donné. On ne peut pas non plus user de la liberté d'expression pour appeler à la haine ou à la violence envers un sexe, une orientation sexuelle ou un handicap.
Le droit d'expression est sous un régime « répressif » : on peut réprimer les abus constatés, pas interdire par principe une expression avant qu'elle ait eu lieu. Mais si une personne, une association ou l'Etat estime qu'une personne a outrepassé sa liberté d'expression et tombe dans un des cas prévus dans la loi, elle peut poursuivre en justice. En clair, c'est aux juges qu'il revient d'apprécier ce qui relève de la liberté d'expression et de ce qu'elle ne peut justifier. Il n'y a donc pas de positionnement systématique, mais un avis de la justice au cas par cas.
Le paradoxe français
La liberté d'expression ne donne pas pour autant  le droit de faire tout ce qu'on veut , d’atteindre les gens dans leur identité, dans leur culture, dans leur culte, si profaner une église, une synagogue est une atteinte à la communauté chrétienne ou juive, là devrait se limite la liberté d'expression, car outrepassé cette limite c'est aller à l'encontre de l'idée de la laïcité qui est le fondement de la république démocratique. Continue à mettre à sa Une des Caricaturer du prophète Mohammed n'était pas forcement la meilleure façon de se venger car au delà des frères kouachi c'est une atteinte à l'identité et à la croyance de centaines de millions de gens à travers le monde car Mohammed représente  un symbole pour la communauté islamique, celle de la spiritualité et il dommage de constater que dans un pays que se réclame celui des droits de l'homme que les gens soient atteint dans leur droits, celui du culte.
Dans le cas précis des caricatures de Charly hebdo du prophète Mahomet beaucoup d’observateurs outre atlantiques restent  septiques quant à la position française Un des problèmes pointés par de nombreux articles américains tient à la difficile définition de ce qui est raciste ou pas. L'argument français qu'une caricature du prophète Mahomet est plus défendable parce qu'elle vise une religion, pas une communauté, est loin de convaincre tout le monde, particulièrement aux Etats-Unis, parce qu’il n’ya  pas de religion sans hommes, ni sans communautés. 
Un des arguments qu'on lui oppose est que le ressenti de la population doit jouer un rôle dans la détermination de ce qui est raciste. Si de nombreux musulmans perçoivent les caricatures de Mahomet comme insultantes, alors il faut peut-être accepter qu'il s'agit d'une forme de discours raciste (ce qui, du point de vue américain, ne veut pas dire qu'elles doivent être illégales, il faut le préciser).
Un décalage avec la réalité
Par exemple, plusieurs journalistes américains ont noté que rien que la façon dont Charlie Hebdo représentait les noirs et les arabes, avec des traits caricaturaux, passerait extrêmement mal aux Etats-Unis (même en admettant que c'est du second degré). 
Dans le New Yorker, l'écrivain Teju Cole cite notamment une Une du journal avec un dessin de Barack Obama qu'il juge réminiscent des caricatures racistes du temps de la Ségrégation. Et poursuit en déclarant que «S'ils avaient voulu publier leur journal satirique dans n'importe quel campus américain ces vingt dernières années, ça n'aurait pas tenu 30 secondes, écrit le journaliste David Brooks dans le New York Times. Les associations étudiantes et de professeurs les auraient accusés d'incitation à la haine raciale.»
Des mesures discriminatoires
Le week-end dernier, des millions de gens en France arboraient des slogans proclamant: " Je suis Charlie". Ceux qui proclamaient "Je ne suis pas Charlie" ont été intimés par la police de les enlever. Ceux dont les slogans proclamaient, soit de façon satirique soit dans un but haineux, "Je suis Kouachi" ont été arrêtés." "Arrêtés pour un discours dans une marche en soutien à la liberté d'expression?, s'étonne la chaine américaine Fox News, c’est paradoxalement ce qui s’est passé.

L’humoriste américain John, Stewart est également surpris par cette attitude des autorités françaises  «Arrêter quelqu'un pour avoir dit quelque chose quelques jours après une manifestation de soutien à la liberté d'expression –c'est un peu bizarre.»

Lundi, un jeune de 20 ans a pris six mois de prison ferme à Orléans pour avoir crié «Vive la kalach!» (et imité le bruit et la gestuelle d'un tireur de kalachnikov) devant des policiers. D’un  coté on défend le droit d’opinion du magazine  Charly hebdo à  pousser son satire à l’extrême quitte a toucher la sensibilité d’une communauté , de l’autre on interdit à des citoyen de dire son ressentiment.
Aux Etats-Unis, seul un discours qui incite directement à une action violente peut être puni par la loi (et il faut qu'il y ait une réelle probabilité que cette action violente se produise). En France, c'est simplement l'expression d'une opinion pro-terroriste qui est criminalisée. 
Pour illustrer l'attitude jugée excessive du gouvernement français, le professeur de droit Jonathan Turley rappelle dans le Washington Post qu'en 2013, une mère avait été condamnée à une amende pour apologie de crime après avoir envoyé sa fille à l'école avec un t-shirt «Je suis une bombe, Jihad, née le 11 septembre». 
Appeler au dialogue
Dans un contexte pareil où l’unité nationale est mis a mal, il faut appeler au dialogue national mais surtout privilégier le compromis afin que la liberté d’expression ne soit pas sacrifier. Mais surtout que chacun puissent exprimer son point de vue à la limite du droit des autres à exprimer leur opinion, à vivre leur culture, leur culte et leur identité mais il faut impérativement adapter les législations à la réalité afin de garantir une cohabitation pacifique des différentes sensibilités de la république.

Mamadou Aliou Diallo

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