lundi 6 juin 2016

Affaire Sable Mining : La Guinée et le Libéria dans une tempête de corruption


Dans un rapport de 44 pages publié le 11 mai et intitulé "The Deceivers" ("Les imposteurs"), l'ONG britannique évoque "des millions de dollars" déboursés par Sable Mining pour financer la campagne du président Alpha Condé en 2010. Selon Global Witness, des responsables à Monrovia et Conakry ont bénéficié d’avantages financiers de l’entreprise Sable Mining Africa Limited.  Depuis  l’annonce de ce scandale, l’affaire éclabousse entre autorités guinéennes et l’ONG Britannique, mais aussi le tiroir présidentiel du Libéria. 
 Après avoir publié la première partie de son rapport dénonçant la corruption galvanisée entre la société minière Sable Mining, le fils du Président guinéen, Mohamed Condé  et l’homme d’affaire Bouba Sambil actuel président du club footballistique AS Kaloum, dans l’octroi de la concession minière de ladite société. L’ONG Global Witness, a publié cette fois ci, sa deuxième partie de son rapport, dans laquelle, elle est allé  plus loin et beaucoup plus profond.
A ce niveau, elle épingle non seulement la Guinée, mais aussi le Libéria, pays voisin, tous dans la mare de la corruption. Pour animé la galerie et tenter de  rassurer la face du monde que cette affaire fera l’objet d’une lutte farouche de son département et du régime de son mentor, le ministre guinéen de la justice, Cheick Sahko, a dans un communiqué, mais aussi à l’occasion d’une conférence de presse tenu lundi dans ses locaux  haussé le ton pour annoncer, l’ouverture en Guinée, ‘’d’une information judiciaire’’ à la suite des révélations de Global Witness. Dans la même lancée, il  a déclaré que le gouvernement « va poursuivre cette procédure, s'il y a des compatriotes qui ont reçu de l'argent dans ce dossier, tout le monde le saura », a souligné Me Cheik Sako qui a ajouté qu'il sera demandé également  à Global Witness « de venir en Guinée ou de nous fournir des pièces qu'elle a là-bas. C'est-à-dire sur quoi elle s'est fondée pour faire son rapport.»
Bien que son enquête n’a pas permis de prouver l’implication du Président Alpha Condé  dans le puits de  la tempête de corruption, l’ONG Global Witness indique tout de même que des montants auraient été versés au fils du chef de l'Etat guinéen, et à l'un de ses proches.
 Suite à ce que l'ONG appelle les "graves allégations", le ministre guinéen des Mines, Abdoulaye Magassouba, certainement pour laver le soupçon, avait ordonné l'examen de tous les permis miniers obtenus depuis 2010 en Guinée par Sable Mining Africa Limited.  Dans le même sillage, le rapport souligne que des services d'entraide judiciaire dans d'autres pays, y compris ceux du Royaume-Uni avaient été sollicités.
D'après l'ONG, la compagnie britannique aurait payé entre 2010 et 2012 près de 960.000 dollars (plus de 855.000 euros) à des hauts responsables libériens. Parmi eux figurent, l'actuel président du Parti de l'Unité (UP, au pouvoir) Varney Sherman, l'ancien président de l'Assemblée nationale, Alex Tyler, et l'ex-ministre des Finances, Morris Saytumah.
Plus loin, le rapport paru en partie  chez nos confrères britannique bbc, avoue  qu’un beau-fils de la présidente Ellen Johnson Sirleaf, Fombah Sirleaf, chef des services de renseignement du pays aurait aussi bénéficié de milliers de dollars sous forme des frais notamment de voyages et de téléphone.
Après les affirmations de Global Witness, le Parlement libérien a mis en place le 20 mai, une commission spéciale indépendante d'enquête sur ce dossier. Une commission similaire avait déjà été constituée par la présidente libérienne. Ces enquêtes ont permis aux autorités de situer les responsabilités de certains dignitaires du régime, parmi eux figurent le président de l’Assemblée et d’autres ont été inculpé et arrêté.  
Reste à savoir, si le parlement guinéen va emboiter les pats de son homologue libérien. Mais au regard de différents scandales qui ont secoué la Guinée depuis le régime  du Général Lansana conté jusqu’à maintenant, sans aucune enquête parlementaire soit diligentée à l’encontre des tourbillons, l’on peut dire que les pessimistes sont beaucoup plus au seuil que les optimistes sur la véracité de cette affaire avec les députés guinéens.
Mamadou 3 Diallo

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