mardi 17 février 2015

Drame de Zogota:Quelle criminalité ?



                                                                
Plus de trois ans après l’assassinat tragique de pauvres citoyens en pleine nuit par des forces de l’ordre réprimant un soulèvement des populations de la localité d’Agopé contre la société brésilienne vallée  dans la sous-préfecture de Zogota, occasionnant des dégâts matériels important, des pertes en vies humaines, les victimes attendent toujours que justice soit faite.

Le mardi 4 Aout 2012 le district de Zogota sous-préfecture de Kobela dans la région administrative de Nzérékoré fut le théâtre d’une attaque meurtrière occasionnée par des hommes armés  bilan de cette attaque : six morts dont le chef de district tué dans des conditions atroces cette attaque fait suite à une manifestation des populations pour réclamer l’embauche prioritaire des ressortissants de cette localité.
Mais au-delà de la barbarie perpétrée par les forces de l’ordre, d’autres victimes de cet événement passe sous silence, en effet un groupe de personnes qui au moment du soulèvement ont tenté de sensibiliser la population d’Agopé à ne pas s’en prendre aux installations de la société ont été pris à parti par les manifestants, agressions physiques, intimidations, menaces de morts  certains qualifiés de traitre seront obligés de s’exiler pour échapper à la vindicte populaire ou aux représailles.
Le  temps s’est écoulé. Mais les blessures physiques et psychologique restent vivaces trois ans après les faits, les victimes attendent toujours que justice soit faite, Certains citoyens de la localité  ne se sentant plus en sécurité et craignant des représailles  alors ont été  forcés à l’exil, trois décennies  après le douloureux événement, les victimes attendent toujours réparation.

C’est en Août prochain que sera commémoré le massacre de zogota. Nos investigations nous ont permis de reconstituer le drame qu’a vécu les victimes de cette tragédie notamment celui d’Aly Touré un des rescapés. Une mésaventure qui nous a été relatée par les témoignages recueillis sur place, particulièrement celui d’un de ses amis du village qui a requis l’anonymat, et  d’où il a été obligé de fuir pour sauver sa peau.
 
Une nuit de crime et de vandalisme…
Dans la nuit du  vendredi 3 au samedi 4 août  2012, dans les environs de minuit, Aly Touré et sa famille sont attaqués par des individus armés dans un grand village d’une population de 3800 habitants, situé à 65 km de la ville de N’Zérékoré et à 14 km du chef-lieu de la commune rurale de kobela. Ceinturé par le mont de « yono » qui ne lui laisse qu’une seule sortie, c’est le mont en question qui fait l’objet du projet d’exploitation minière de la société VALE. Zogota fait partie des villages qui hébergent le site du projet minier de la société. En effet, les assaillants armés ont investi nuitamment le village muni de fusils  et d’armes blanches, des villageois qui tentaient de s’opposer au soulèvement ont été  battus à sang. Plusieurs cases et greniers ont été incendiés  ainsi que des magasins coopératifs de stockage de céréales (riz, maïs et sorgho), des boutiques vandalisées, des motos emportées. A l’issue de  cette attaque, on a enregistré des pertes en matériels  et en vies humaines, ainsi que des bâtiments endommagés et d’enlèvements  de personnes.
La famille d’Aly prise à partie…
 Au cours de ce violent soulèvement, leur maison a été encerclée par  un groupe d’assaillants qui les ont dépouillés de leurs biens, avant d’incendier leur maison en emportant  d’autres biens avec eux. Heureusement Aly et sa famille auront le réflexe  de se cacher dans une vieille maison inhabitée. C’est dans cette cachette qu’ils resteront terrés  jusqu’à ce que les assaillants  se soient évanouis dans la nature pour sortir le plus vite que possible pour prendre la fuite. Arrivés à kobela, dans les environs de six heures du matin, ils vont informer les autorités de ce drame tragique survenu au cours de la nuit dernière. La gendarmerie et la police étant informés vont parvenir à reprendre le contrôle de tout le village le lendemain matin. Mais les agresseurs s’étaient déjà évaporés dans la nature. Nous avons appris par la suite que cette affaire a fait plusieurs blessés graves dans les rangs des forces de défense et de sécurité.
Taxé de traitre Aly est obligé de partir en exil…
 C’est par la suite que Aly va se résoudre à dénoncer les agresseurs en informant  les autorités comme quoi  ce sont quelques natifs du district de Zogota qui ont planifié cette attaque ; ayant eu vent de cette dénonciation,  les agresseurs ont  cherché  à le capturer, afin qu’il  puisse répondre. Étant informé par un ami proche de ce qu’ils étaient en train de préparer contre lui,  notamment des  hommes ayant été mandatés pour l’éliminer partout où il se trouverait. Sans plus tarder monsieur Touré va prendre  la fuite avec sa famille en direction de la Côte d’Ivoire. Croyant être hors de danger dans ce pays où réside sa belle-famille monsieur Touré a été victime de plusieurs tentatives de séquestration par une bande armée probablement  liée aux assaillants qui voulaient sa peau de l’autre côté de la frontière en Guinée voisine. Les dernières informations révèlent que monsieur Touré a abandonné sa famille en Côte d’Ivoire  pour une destination inconnue…
Sa belle-famille nous a confié qu’avant  la disparition de d’Aly, il leur avait fait part de sa volonté de se reconstruire une nouvelle vie, afin de se défaire du traumatisme de cette tragédie.
   Foromo M’Bamou

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