Depuis l’attaque perpétrée contre le satirique français
Charly hebdo, 54 personnes
ont été condamnés pour apologie du terrorisme, certains d’entre eux ont reçu
des peines de prisons fermes. Le plus connu d’entre eux est l’humoriste
français dieudonné qui a été placé en garde a vue mercredi pour apologie du
terrorisme pour avoir déclaré dans un
post face book se sentir « Charly
Coulibaly » certains analyste
trouve cette attitude hypocrite et déplacée.
Jusqu’où
peut aller la liberté d’expression ?
La liberté
d'expression ne permet pas d'appeler publiquement à la mort d'autrui, ni de faire l'apologie de crimes de
guerre, crimes contre l'humanité, ni d'appeler à la haine contre un groupe
ethnique ou national donné. On ne peut pas non plus user de la liberté d'expression pour appeler à la haine ou à la violence envers
un sexe, une orientation sexuelle ou un handicap.
Le droit
d'expression est sous un régime « répressif » : on peut réprimer les abus constatés, pas interdire par principe une expression avant qu'elle ait eu lieu. Mais si une
personne, une association ou l'Etat estime qu'une personne a outrepassé sa
liberté d'expression et tombe dans un des cas prévus dans la loi, elle peut poursuivre en justice. En clair, c'est aux juges qu'il revient d'apprécier ce qui relève de la liberté d'expression et de ce qu'elle ne peut justifier. Il n'y a donc pas de positionnement systématique, mais un avis de la justice au cas par cas.
Le paradoxe français
La liberté d'expression ne donne pas pour autant le droit de faire tout ce qu'on veut ,
d’atteindre les gens dans leur identité, dans leur culture, dans leur culte, si
profaner une église, une synagogue est une atteinte à la communauté chrétienne
ou juive, là devrait se limite la liberté d'expression, car outrepassé cette
limite c'est aller à l'encontre de l'idée de la laïcité qui est le fondement de
la république démocratique. Continue à mettre à sa Une des Caricaturer du
prophète Mohammed n'était pas forcement la meilleure façon de se venger car au
delà des frères kouachi c'est une atteinte à
l'identité et à la croyance de centaines de millions de gens à travers le monde
car Mohammed représente un symbole pour
la communauté islamique, celle de la spiritualité et il dommage de constater
que dans un pays que se réclame celui des droits de l'homme que les gens soient
atteint dans leur droits, celui du culte.
Dans le cas précis des caricatures de Charly
hebdo du prophète Mahomet beaucoup d’observateurs outre atlantiques restent septiques quant à la position française Un des
problèmes pointés par de nombreux articles américains tient à la difficile
définition de ce qui est raciste ou pas.
L'argument français qu'une caricature du prophète Mahomet est plus défendable
parce qu'elle vise une religion, pas une communauté, est loin de convaincre
tout le monde, particulièrement aux Etats-Unis, parce qu’il n’ya pas de religion sans hommes, ni sans
communautés. Un des arguments qu'on lui oppose est que le ressenti de la population doit jouer un rôle dans la détermination de ce qui est raciste. Si de nombreux musulmans perçoivent les caricatures de Mahomet comme insultantes, alors il faut peut-être accepter qu'il s'agit d'une forme de discours raciste (ce qui, du point de vue américain, ne veut pas dire qu'elles doivent être illégales, il faut le préciser).
Un décalage avec la réalité
Par exemple, plusieurs journalistes américains ont noté que rien que la façon
dont Charlie Hebdo représentait les noirs et les arabes, avec des traits caricaturaux,
passerait extrêmement mal aux Etats-Unis (même en admettant que c'est du second
degré). Dans le New Yorker, l'écrivain Teju Cole cite notamment une Une du journal avec un dessin de Barack Obama qu'il juge réminiscent des caricatures racistes du temps de la Ségrégation. Et poursuit en déclarant que «S'ils avaient voulu publier leur journal satirique dans n'importe quel campus américain ces vingt dernières années, ça n'aurait pas tenu 30 secondes, écrit le journaliste David Brooks dans le New York Times. Les associations étudiantes et de professeurs les auraient accusés d'incitation à la haine raciale.»
Des mesures discriminatoires
Le week-end
dernier, des millions de gens en France arboraient des slogans proclamant:
" Je suis Charlie". Ceux qui proclamaient "Je ne suis pas
Charlie" ont été intimés par la police de les enlever. Ceux dont les
slogans proclamaient, soit de façon satirique soit dans un but haineux,
"Je suis Kouachi" ont été arrêtés." "Arrêtés pour un
discours dans une marche en soutien à la liberté d'expression?, s'étonne la
chaine américaine Fox News, c’est paradoxalement ce qui s’est passé.
L’humoriste américain
John, Stewart est également surpris par cette attitude des autorités françaises «Arrêter quelqu'un pour avoir dit quelque chose
quelques jours après une manifestation de soutien à la liberté d'expression
–c'est un peu bizarre.»
Lundi, un jeune de 20 ans a pris six
mois de prison ferme à Orléans pour avoir crié «Vive la kalach!» (et imité
le bruit et la gestuelle d'un tireur de kalachnikov) devant des policiers. D’un coté on défend le droit d’opinion
du magazine Charly hebdo à pousser son satire à l’extrême quitte a
toucher la sensibilité d’une communauté , de l’autre on interdit à des citoyen
de dire son ressentiment.
Aux Etats-Unis, seul un discours qui incite
directement à une action violente peut être puni par la loi (et il faut qu'il y
ait une réelle probabilité que cette action violente se produise). En France,
c'est simplement l'expression d'une opinion pro-terroriste qui est
criminalisée. Pour illustrer l'attitude jugée excessive du gouvernement français, le professeur de droit Jonathan Turley rappelle dans le Washington Post qu'en 2013, une mère avait été condamnée à une amende pour apologie de crime après avoir envoyé sa fille à l'école avec un t-shirt «Je suis une bombe, Jihad, née le 11 septembre».
Appeler au dialogue
Dans un contexte pareil où l’unité
nationale est mis a mal, il faut appeler au dialogue national mais surtout
privilégier le compromis afin que la liberté d’expression ne soit pas
sacrifier. Mais surtout que chacun puissent exprimer son point de vue à la
limite du droit des autres à exprimer leur opinion, à vivre leur culture, leur culte
et leur identité mais il faut impérativement adapter les législations à la réalité
afin de garantir une cohabitation pacifique des différentes sensibilités de la république.Mamadou Aliou Diallo
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