Dans le cadre de la lutte contre la fièvre hémorragique à
virus Ebola, une délégation de sensibilisation conduite par le gouverneur de la région administrative de Nzérékoré,
s’est rendue dans la sous-préfecture de
Womey. Mais celle-ci a été émaillée par des troubles qui ont débouché à des tueries. Trois journalistes, un
religieux dont trois cadres représentants de l’Etat ont succombés.
Les huit personnes
portées disparues à Nzérékoré suite aux
incidents survenus entre les populations locales et une délégation
administrative ont été retrouvées mortes dans la sous-préfecture de Womey,
située à environ 50 kilomètres de la
ville administrative le jeudi, 18 septembre.
Parmi les
victimes, trois journalistes: Facély Camara, journaliste à
la radio Liberté Zali FM, Molou chérif, Technicien à la radio rurale de N’zérékoré, Sidiki Sidibé, Technicien stagiaire
à la radio rurale de N’zérékoré. Les cinq autres personnes concernées
par ce drame sont, Moriba Touré, sous-préfet
de Womey, Dr
Ibrahima Fernandez, Directeur Préfectoral de la Santé de N’zérékoré, Dr Ibrahima Saliou
Barry, Directeur Général Adjoint de l’hôpital régional de N’zérékoré, Pépé Kpogohomou,
Chef du Centre de Santé de Womey, Moïse Mamy, Pasteur évangéliste de N’Zao.
Une délégation
gouvernementale composée des ministres de la santé et de la communication ainsi que du procureur de la république, du médecin
légiste
et d’agents de sécurité, se sont
rendus à N’zérékoré pour tenter de
récupérer les corps des victimes et retrouver les disparus. Ces missionnaires
ont pu rentrer en possession des corps,
et l’inhumation des victimes s’est faite le vendredi 19 septembre dans le
cimetière du 1er mai, à la rentrée de la ville de N’Nzérékoré.
Il faut noter
que le gouverneur, le Préfet et le fils du sous préfet qui, également étaient
sous la menace des assaillants ont réussi à s’extirper et à s’évader.
Cet événement
prouve encore à suffisance la réticence
des populations des zones affectées par l’épidémie et le manque d’impact de la
communication du comité national de coordination pour la lutte contre le virus Ebola ;
des populations hostiles qui continuent à douter de la bonne volonté des protagonistes sur le terrain
en l’occurrence MSF, OMS, ainsi que des autorités nationales chargées de la lutte contre cette
épidémie. Les victimes étaient précisément sur le terrain dans le cadre de la
sensibilisation des populations de Womey
sur les mesures palliatives pouvant permettre de ne pas contracter la maladie.
Les autorités
locales, en la personne du gouverneur ainsi qu’à Conakry, qui, par la voix du
porte parole du gouvernement Albert
damantang Camara, ont condamné avec la
dernière énergie ces agissements et
promet que ces actes ne seront pas impunis et que justice sera faite sur ces
événements.
Une enquête a
été diligentée pour tenter de retrouver les auteurs de ces crimes odieux
qui, il faut le préciser au passage, continuent d’endeuiller la presse guinéenne
et relance le débat sur la sécurité des journalistes
dans l’exercice de leurs métiers.
Aux dernières
nouvelles, dix personnes ont été interpelées dans le cadre de l’enquête préliminaire qui, nous l’espérons, va mettre
la lumière sur la tragédie de Womey.
Foromo M’bamou
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