TALENTS JEUNES
Un jeune guinéen
met au point un panneau de signalisation
et un mini réseau de communication
Thierno Mamadou N’danè Diallo,
est un jeune Guinéen de 27 ans, diplômé de l’Institut supérieur de technologie de Mamou
en instrumentation et mesure physique. Sa passion, c’est la recherche et l’innovation électrotechnique. Parmi ses
exploits, il a réussi entre autres la prouesse technique de mettre au
point un émetteur d’ondes radios, pouvant couvrir un rayon de 15 mètres et un panneau
de signalisation avec les moyens de bord, destinés à la circulation routière.
Pur produit de l’école guinéenne, M. Diallo ambitionne de réaliser beaucoup de
projets, mais reste cependant confronté
à des soucis de financement. Notre rédaction
l’a rencontré pour aborder de fond en comble son expérience et
son opinion de la recherche dans notre
pays.
Univers jeunes: Selon nos
informations, vous auriez réussi à
mettre au point un mini réseau de communication. Qu’en est-il au juste SVP ?
Oui, mais ça c’était
lors des mes stages personnels comme
vous le savez, je suis un chercheur électronicien, c’est dans ce cadre que j’ai
réalisé ce projet de réseau de
communication, mais c’était juste un
chemin de parcours ; j’en ai d’autres dont je n’en ai pas parlé, mais celui que je vise
beaucoup plus c’est le feu tricolore que je compte
agrandir
Oui, mais expliquez- nous pour le réseau
de communication ?
C’est un simple émetteur
Fm comme les radios privées, les radios
rurales. C’est quelque chose comme ça, mais pour moi la longueur d’onde, le
rayon d’émission n’est pas aussi considérable. C’ était juste un test pour moi afin de vérifier si un jour je suis capable de mettre au point
un autre de plus grande capacité,
comparé aux radios privées qui sont à Mamou pour celui-ci dont j’ai fait cas à mes amis
en leur expliquant qu’il est possible de réaliser. Mais pour
celui-ci, je ne tiens pas beaucoup à lui, parce qu’il n’est composé que de
quelques transistors et condensateurs, juste pour émettre les ondes.
A quelle distance les ondes hertziennes sont-elles émises ?
Bon, ce que moi j’ai émis, c’est de l’ordre de 10 à 15 mètres
de rayon d’émissions ; si le poste récepteur ne se trouve pas dans les 15 mètres
de rayon d’émissions de l’émetteur, il ne peut pas recevoir les ondes émises
par celui-ci, il est petit de capacité.
Quelle est votre projet de
cœur ?
C’est le feu tricolore,
la régulation routière
L’avez-vous déjà mis au point ?
Voilà, lui aussi
je l’ai déjà mis au point, je cherche maintenant à avoir une personne pour le financer.
Quelles ont été vos
difficultés lors de la réalisation de ce projet ?
Ah, là il y’a eu trop de difficultés, sachant que non seulement la recherche n’est pas
encouragée, ce n’est pas facile, il y’a trop de travaux, il faut réfléchir et aussi assez de dépenses à effectuer et si en plus tu est seul il n’y a pas de personne qui puisse
t’encourager financièrement et
moralement, là où tu te limites c’est là-bas où tout se limite, vous voyez ,je crois à partir de
là, vous pouvez imaginer certaines de nos difficultés.
Comment êtes-vous parvenu
à
le réaliser avec toutes
ces difficultés?
Oui, c’est parce que, déjà j’ai l’amour de ce que je fais, vous comprenez et puis je savais que si je continue, je pourrai m’en sortir, je finance moi-même quand
j’ai l’argent, j’achète des composants et aussi je fais mes recherches par mes propres fonds, voilà je rentre dans
mon labo, je réalise ce que j’ai trouvé, bon c’est comme ça que je fonctionne.
Dans les pays développés, il y’a toute une
structure chargée de coordonner la recherche,
les découvertes et innovations sont brevetées,
avant d’être vulgarisées, avez-vous une
garantie que votre innovation ne sera pas usurpée ?
Il n y’a pas beaucoup de personnes qui connaissent que je l’ai fait et je n’ai
pas cherché à le protéger, mais je compte le faire dès que
possible, mais pour le moment je peux dire qu’il n’est pas protégé.
Avez-vous déjà reçu un soutien des autorités
chargées de ces questions- là ?
Pas encore, à Mamou ici, je fais mon mieux
mais je n’ai pas pu, quand je les rencontre et leur explique, ils disent que
c’est un projet important, c’est intéressant
mais ils se limitent là-bas, quand je leur demande de l’aide, ils me disent
qu’ils ne peuvent pas m’aider, qu’il faut que je rencontre les autorités, les
ministres et autres.
Etes-vous venus à Conakry dans
ce cadre?
Voilà ce qu’ils
me disent, de venir à Conakry,
rencontrer les ministres et les hauts responsables,
mais moi j’avais voulu passer par la voie hiérarchique, du maire au gouverneur
et autres, on ne peut pas dire qu’ils ne vont pas m’aider, mais présentement
tel n’est pas le cas.
Avez-vous des objectifs à long terme ?
Oui, effectivement
par exemple quand on prend le feu tricolore là, même si j’ai réussi à le
valoriser je ne veux pas seulement me limiter
à cela .Celui que j’ai fait, est fait à partir de la logique câblée,
après je vais chercher à le remodifier
pour l’améliorer.
Que pensez-vous de la recherche dans
notre pays ?
Là, la recherche
elle est difficile, elle est très ardue, parce que, comme je l’ai déjà dit, je
peux dire elle n’est pas encouragée ; donc les chercheurs qui s’y adonnent
sont presque seuls ; rares sont ceux qui sont encouragés ;non seulement
elle est difficile et si encore elle n’est pas encouragée, vous comprenez ce que je veux dire, donc il n’ ya pas mal de
gens qui veulent le faire mais ils sont là, difficilement ils trouvent ce qu’il
leur faut, donc c’est un obstacle.
Pensez-
vous que le secteur de la recherche est laissé pour compte ?
D’une manière, parce
que il y’a des personnes qui sont chargées de la recherche, moi personnellement
dans tout mon parcours je n’ai pas dit à
ces personnes là, aidez- moi, et quand tu leur explique, ils se contentent
juste de dire que c’est une bonne chose et ça se limite à ça.
Avez-vous déjà été approché par un media ?
Non pas encore,
si je ne me trompe pas vous êtes les premiers.
Avez- vous déjà signé un contrat visant à matérialiser
votre innovation ?
Pour le moment
non ! Parce que, j’avais cru que j’allais avoir des personnes pour ça
avant la célébration de la fête de l’indépendance, comme je vous ai dit la cause,
les gens ne m’aident pas, ils ne me viennent pas au secours, voilà ce qui fait
que ça bloque jusqu’à présent, mon premier
objectif c’était de le mettre en valeur avant la fête ; déjà rien
n’est fait et la fête c’est dans quelques jours.
Pensez-vous qu’il est trop tard pour
le promouvoir lors de cette fête ?
Non, ça peut être
réalisé, ce n’est pas encore trop tard, mais moi j’ai fait toutes les démarches- là pour que ça soit
valorisé à Mamou avant la fête, pour que
ceux qui vont relier Mamou pour l’événement trouvent ça fonctionnel. Mais ça, je peux dire que ce point là je l’ai raté.
Etes-vous à votre première innovation ?
Non ! Ce
n’est pas la première, mais c’est la première
que je compte lancer, il y a d’autres
dont je n’en ai pas parlé, j’ai beaucoup de petits projets que je compte aussi valoriser, mais disons que
j’ai commencé par lancer l’idée du feu
tricolore, parce qu’il semble à mes yeux que c’est l’innovation la plus simple entre autres. Et il est moins coûteux financièrement, techniquement il est plus facile à réaliser
que les autres
Pour finir quel message souhaitez-vous lancer aux autorités pour venir en appui à la recherche et à l’innovation ?
Voilà pour finir, je veux dire vraiment au gouvernement de développer des politiques
qui peuvent aider les gens qui s’adonnent à la recherche de pouvoir aboutir,
pour pouvoir parvenir à leurs fins et parallèlement comme j’ai fait une
maquette qui est aujourd’hui fonctionnelle …
Justement quel
message lancez-vous personnellement aux autorités ?
Personnellement,
je cherche des personnes de bonne volonté, qui pourront m’aider à valoriser ma maquette,
la mettre en valeur, pour qu’elle puisse être fonctionnelle.
Mamadou Aliou
Diallo
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