Cinquième année de Commémoration
des massacres du 28 septembre 2009
Dans le cadre de
la commémoration des atrocités commises le 28 septembre 2009, la plate forme
des organisations de défense des droits humains en collaboration avec les
associations de victimes notamment l’association des victimes, parents et amis
du 28 Septembre(AVIPA), ont comme à l’accoutumé conviées à une conférence de
presse à la maison de la presse à coléah, pour faire l’état des lieux sur l’avancement de la procédure
judiciaire, mais aussi pour recueillir les plaidoyers de l’ensemble des parties
prenantes dans ce dossier.
Cette année, placée sous le signe de la lutte contre l’impunité et le triomphe de la
justice avec comme slogan « le
5ieme anniversaire du massacre du 28 septembre 2009 doit être le dernier avant que justice ne soit faite ».Etaient
représentées à cette rencontre les organisations de défenses des droits de
l’homme dont entre autres la FIDH (fédération internationale des droits de
l’homme) ,Human right Watch, l’OGDH(organisation guinéenne de défense des droit
de l’homme),l’AFADIS(association des familles de disparus du 28 septembre),le Cojedev
(collectif des jeunes pour la défense des victimes du 28 septembre) ,MDT (les mêmes
droits pour tous),LIGUIDO(ligue guinéenne des droits de l’homme) ainsi que les représentations
diplomatiques dont l’Union européenne, les USA.
pour rappel le 28
septembre 2009, dans le stade du même nom, une foule de militants avaient répondues
à l’appel de l’opposition guinéenne pour réclamer l’organisation d’élections
libres et transparentes par la junte militaire au pouvoir dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara, les
opposants seront réprimés dans le sang avec à la clef des viols massifs de femmes, des
exécutions sommaires, bilan de ce massacre, plus de 150 morts, des disparus,
des centaines de blessés un choque morale qui finira par avoir raisons de
certaines victimes.5 ans après, les victimes attendent encore que justice soit
faite afin de pouvoir faire leur deuil.
Pour ouvrir le
bal, Monsieur Abdoul Gadirou Diallo
de la ligue guinéenne des droits de l’homme a commencé son allocution par planter
le décor et le contexte de la rencontre
puis remercier les autorités guinéennes pour leur présence par l’intermédiaire
de la personne de khalifat gassama
diaby ministre guinéen des droits de l’homme.
Il a ensuite présenté les personnes à ces cotés à la tribune avant d’expliquer que la dite conférence de presse vise des Objectif « rappeler que les événements du 28 septembre
sont encore un crime et à ce titre nous avons
eu le privilège d’écouter un certains nombres de personnalités gouvernementale
qui ont toujours exprimées de manière tout
a fait catégorique leur position en matière d’impunité et de crime liés aux événements du 28 septembre» ,mais monsieur Diallo insiste pour que les efforts se concrétisent ,
malgré des signes positifs du coté des autorités « l’impulsion nouvelle donnée par le ministre de la justice
,M.cheick Sako ,depuis sa
nomination en janvier 2014 est encourageante et nous la saluons .Mais il
faut maintenant qu’elle se concrétise ,pour que l’attente de justice des
victimes ne reste pas veine et que l’impunité soit enfin enrayée en
guinée »
Ensuite ce sera
au tour d’une victime qui a perdu son mari lors de ces évènements, de venir à la
tribune égrainer une liste non exhaustive de victimes de cette tragédie identifiées ou non, ce fut l’un des moments émouvant de la rencontre,
lorsqu’il s’agira notamment, pour celle-ci
de prononcer le nom de son mari dans
cette liste, elle précisera d’ailleurs pour l’assistance qu’il s’agit de son
mari ; ensuite comme annoncé madame
Asmaou Diallo présidente de l’AVIPA va prononcer le discours de la rencontre au nom des victimes
et la plate forme des organismes présents « cinq ans après les faits ,nous
demandons toujours justice .beaucoup d’entre nous ont été entendu par les juges
d’instructions mais nous attendons plus que jamais des actes judiciaires forts ,qui permettent d’envisager la clôture
de l’enquête judiciaire et la tenue d’un procès dans les meilleurs délais » elle poursuivra son discours en
faisant un plaidoyer en faveur des
disparus afin que leurs corps soit retrouvés, rendus pour qu’ils soient inhumés
et permettre ainsi à leur famille de faire
leur deuil, mais aussi des centaines de femmes
violés « nous voulons vraiment
cette justice pendant cinq ans, je trouve que c’est trop il faudrait que ça s’arrête là donc nous lançons un appel
au gouvernement aux institutions, les victimes parents et amis, aux bonnes
volontés ils ne doivent pas se laisser gagner par le découragement ,aucune
entreprise humaine n’est parfaite, nous devons donc redoubler d’ardeur et de persévérance pour surmonter les difficultés
qui pourrait surgir dans la poursuite de la lutte contre l’impunité » ensuite ce sera au tour de représentant
des avocats des victimes que va demander que « les informations ou les enquêtes soit maintenant dirigées
vers les présumés auteurs ou responsables
des massacres du 28 septembre,
parce qu’il faut le rappeler il y’a environs plus de 400 victimes qui ont été auditionnés » il sera suivi de Souhayr belhassen,
présidente d’honneur de la FIDH qui a effectué le déplacement pour les commémorations
et pour plancher sur les avancés de la
justice dans ce dossier sur ce , elle déclare « on ne pouvait pas manquer ce
rendez-vous on ne pouvait pas en tant que FIDH ne pas être auprès de nos
organisations membres et surtout auprès des victimes qui sont elles encore en
souffrance, encore dans l’impunité et qui réclament justice » elle a rappelé en ébauchant
les promesses de coopération qui avait été faite par les autorités ensuite elle
a formulé le vœux que la commémoration de cette année soit la dernière avant que justice ne soit faite, elle
poursuivra son intervention en déclarant que « dans ce dossier beaucoup reste à faire. Les récentes
avancées constituent des signaux positifs ,mais les juges doivent accélérer la
cadence pour que les personnes suspectées de crimes , à tous les niveaux de la hiérarchie
,puissent être misent en causent .C’est à cette condition qu’un procès pourra être
tenu dans des délais raisonnables et que la vérité pourra enfin être sur ces évènements » elle a poursuivi en demandant aux autorités des actes judiciaires
forts « ce de notre droit
,c’est de notre devoir de réclamer la fin de l’impunité » elle a aussi évoqué dans son
intervention le cas de Toumba Diakité
qui selon elle, continu de narguer la justice en toute liberté en donnant notamment
des interview à des medias internationaux et demande donc l’appui de la
communauté internationale pour qu’il réponde à la justice. Elle terminera son
allocution en martelant q’ «
il est incontestable que la marche de la justice a été assez loin je l’espère, pour que la situation deviennent
irréversible ; et ça nous voulons le dire tout haut pour que cette marche
devienne irréversible, c’est à nous de participer à cela » il faut que nous participions tous,
que nous nous entraidions pour que les choses avances, que nous fassions
pressions de façon positive dans le sens des victimes »
L’un des moments
intense et émouvant de la rencontre était le plaidoyer d’un de nos confrère
journaliste et militant des doits de l’homme qui a saisi l’occasion pour
interpeller l’ensemble des acteurs particulièrement des autorités sur la
question de la commémoration de ces évènements et le boycotte dont ils sont
victimes de la part des autorités nationales, qui font tout pour empêcher
les victimes de se rassembler pour une marche de souvenirs en mémoire des
leurs.
Pour finir le
président de l’OGDH en la personne de M. Diallo Gadiry a rappeler l’impérieuse nécessité que
le procès se tienne en guinée pour selon lui des raisons didactiques qui, avec
la médiatisation, permettra aux populations de connaitre les circonstances dans
lesquelles cette tragédie a eu lieu.
Il faut noter par
ailleurs que depuis l’ouverture d’une procédure judiciaire en février 2010, prés
de 400 victimes ont étés auditionnées par les magistrats en charge de l’affaire,
mais à ce jour, seules 8 personnes ont été inculpées pour des faits pourtant
commis par plusieurs dizaines d’éléments des forces armées, en particulier les bérets rouges.
Mamadou Aliou Diallo
666 62 25 67
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