Comme d’autres villes de la Guinée, la commune urbaine de
Dinguiraye est aussi envahie par des jeunes qui pratiquent l’activité de
conducteurs de taxis motos, non seulement
dans toute la ville, mais aussi dans les villages environnants.
Cette activité dans la ville sainte
d’El hadj Oumar Tall, située à environ cinq cent kilomètres de la Capitale
Conakry, n’est pas un fait nouveau. La moto
est devenue de nos jours un moyen
de déplacement commun et pratique des
citoyens, ce métier est aussi une méthode d’obtenir un emploi, afin d’endiguer
le chômage.
La grosse question qu’on se pose est de savoir, quelles sont les personnes
qui s’adonnent à ce métier ?
Notre rédaction a pu rencontrer un jeune homme qui mène sa vie dans ce
boulot depuis trois ans, Hassane Diallo est chef de ligne dans leur
organisation, ce poste est chargé de réclamer les quotas destinés à la taxe
communale, une caution qui s’élève à 1000fg par jour et par personne exerçant ce travail, cependant, le montant fixé par la commune urbaine comme forfait mensuel est à 400 000fg par mois. Exaspérés par la situation du chômage dans notre pays, mais motivés surtout par la rentabilité
du travail de conducteurs de motos- taxi, nombreux sont les jeunes qui font ce métier
comme une entreprise, c’est la raison pour laquelle des gens de diverses classes sociales se livrent à cette activité, des diplômés sans emploi pour les uns et illettrés pour d’autres, mais également des
élèves, des étudiants, d’anciens couturiers
ou coiffeurs.
A la question de savoir comment ils sont organisés, Hassane Diallo répond :
« Nous avons un bureau composé
de cinq membres, ceux-ci sont chargés de coordonner les activités comme le recouvrement
des cotisations, avec lesquelles on
pourra s’acquitter du paiement de notre local, qui est à 80 000fg par mois, une
partie de cet argent est destiné à la préfecture, le reste on encaisse ».
En ce qui concerne la recette journalière, il avoue que celle-ci varie entre
quatre vingt à cent mille francs guinéens selon le nombre de voyages, surtout les
différents déplacements qui peuvent générer jusqu’à 300 000fg par jour. Sinon, les
tarifs pour la ville de Dinguiraye
sont estimés entre 2500 à 3000fg par tronçon indique
Hassane Diallo.
Autre aspect qu’il a rappelé, au-delà de la taxe, d’autres personnes payent 25000 fg par jour, au cas où l’engin ne leur appartient pas. Parlant des difficultés, M. Diallo, précise que c’est le problème d’infrastructures routières, ensuite la rareté parfois des clients, outre cela, c’est le non paiement par certains individus une fois arrivés à destination, d’où d’autres payent la moitié du prix convenu. Entre autre fait, c’est le problème de l’insécurité lié au métier, « certaines personnes nous déplacent pour un endroit très distant, mais une fois arrivés à des endroits inhabités, ils se livrent à des assassinats pour qu’en fin ils puissent récupérer la moto ».
« En guise d’exemple, un conducteur de taxi moto a quitté une fois Siguiri
pour venir travailler dans notre préfecture, il a eu un déplacement pour un village appelé
horé koubi, malheureusement il ne savait pas que c’est des bandits, dès qu’ils sont
arrivés à un certain niveau, les bandits
l’ont tués et se sont emparés de la moto. Pour pallier à ce problème, notre
bureau a pris des mesures, d’abord le taxi moto qui a eu le déplacement ira dans notre bureau où il va acheter un
ticket de sortie à cinq mille, la
personne qui déplace aussi va se présenter avec sa pièce d’identité nationale
pour qu’on l’enregistre en cas de problème, il est déjà connu d’avance ».
Cette activité est considérée aujourd’hui par bon nombre d’observateurs
comme une source de revenu qui fait vivre des milliers de familles à travers les préfectures du pays
et commence aussi à se développer partiellement dans la capitale Conakry,
principalement à cause des embouteillages, elle est aussi devenue l’une des
causes de la vente florissante des motos, qui est devenue par ricochet un
secteur très lucratif. Mais il faut noter
que, bien que les risques
soient grands, comme le cas de vols, de tueries ainsi que des accidents, cette couche juvénile se lance
de plus en plus dans ce métier pour subvenir à leurs besoins quotidiens.
Mamadou Saimou SOW
envoyé
spécial
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