Dans un
rapport de 44 pages publié le 11 mai et intitulé "The Deceivers"
("Les imposteurs"), l'ONG britannique évoque "des millions de
dollars" déboursés par Sable Mining pour financer la campagne du président
Alpha Condé en 2010. Selon Global Witness, des responsables à Monrovia et
Conakry ont bénéficié d’avantages financiers de l’entreprise Sable Mining Africa
Limited. Depuis l’annonce de ce scandale, l’affaire éclabousse
entre autorités guinéennes et l’ONG Britannique, mais aussi le tiroir
présidentiel du Libéria.
Après avoir
publié la première partie de son rapport dénonçant la corruption galvanisée
entre la société minière Sable Mining, le fils du Président guinéen, Mohamed
Condé et l’homme d’affaire Bouba Sambil
actuel président du club footballistique AS Kaloum, dans l’octroi de la
concession minière de ladite société. L’ONG Global Witness, a publié cette fois
ci, sa deuxième partie de son rapport, dans laquelle, elle est allé plus loin et beaucoup plus profond.
A ce niveau,
elle épingle non seulement la Guinée, mais aussi le Libéria, pays voisin, tous
dans la mare de la corruption. Pour animé la galerie et tenter de rassurer la face du monde que cette affaire
fera l’objet d’une lutte farouche de son département et du régime de son
mentor, le ministre guinéen de la justice, Cheick Sahko, a dans un communiqué,
mais aussi à l’occasion d’une conférence de presse tenu lundi dans ses locaux haussé le ton pour annoncer, l’ouverture en
Guinée, ‘’d’une information judiciaire’’ à la suite des révélations de Global
Witness. Dans la même lancée, il a
déclaré que le gouvernement « va poursuivre cette procédure, s'il y a des
compatriotes qui ont reçu de l'argent dans ce dossier, tout le monde le saura
», a souligné Me Cheik Sako qui a ajouté qu'il sera demandé également à Global Witness « de venir en Guinée ou de
nous fournir des pièces qu'elle a là-bas. C'est-à-dire sur quoi elle s'est
fondée pour faire son rapport.»
Bien que son
enquête n’a pas permis de prouver l’implication du Président Alpha Condé dans le puits de la tempête de corruption, l’ONG Global
Witness indique tout de même que des montants auraient été versés au fils du
chef de l'Etat guinéen, et à l'un de ses proches.
Suite à ce que l'ONG appelle les "graves
allégations", le ministre guinéen des Mines, Abdoulaye Magassouba,
certainement pour laver le soupçon, avait ordonné l'examen de tous les permis
miniers obtenus depuis 2010 en Guinée par Sable Mining Africa Limited. Dans le même sillage, le rapport souligne que
des services d'entraide judiciaire dans d'autres pays, y compris ceux du
Royaume-Uni avaient été sollicités.
D'après
l'ONG, la compagnie britannique aurait payé entre 2010 et 2012 près de 960.000
dollars (plus de 855.000 euros) à des hauts responsables libériens. Parmi eux
figurent, l'actuel président du Parti de l'Unité (UP, au pouvoir) Varney
Sherman, l'ancien président de l'Assemblée nationale, Alex Tyler, et
l'ex-ministre des Finances, Morris Saytumah.
Plus loin,
le rapport paru en partie chez nos
confrères britannique bbc, avoue qu’un
beau-fils de la présidente Ellen Johnson Sirleaf, Fombah Sirleaf, chef des
services de renseignement du pays aurait aussi bénéficié de milliers de dollars
sous forme des frais notamment de voyages et de téléphone.
Après les
affirmations de Global Witness, le Parlement libérien a mis en place le 20 mai,
une commission spéciale indépendante d'enquête sur ce dossier. Une commission
similaire avait déjà été constituée par la présidente libérienne. Ces enquêtes
ont permis aux autorités de situer les responsabilités de certains dignitaires
du régime, parmi eux figurent le président de l’Assemblée et d’autres ont été
inculpé et arrêté.
Reste à
savoir, si le parlement guinéen va emboiter les pats de son homologue libérien.
Mais au regard de différents scandales qui ont secoué la Guinée depuis le
régime du Général Lansana conté jusqu’à
maintenant, sans aucune enquête parlementaire soit diligentée à l’encontre des
tourbillons, l’on peut dire que les pessimistes sont beaucoup plus au seuil que
les optimistes sur la véracité de cette affaire avec les députés guinéens.
Mamadou 3 Diallo
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