Plus de trois ans après l’assassinat tragique de
pauvres citoyens en pleine nuit par des forces de l’ordre réprimant un
soulèvement des populations de la localité d’Agopé contre la société
brésilienne vallée dans la
sous-préfecture de Zogota, occasionnant des dégâts matériels important, des
pertes en vies humaines, les victimes attendent toujours que justice soit
faite.
Le mardi 4 Aout 2012 le district de Zogota sous-préfecture
de Kobela dans la région administrative de Nzérékoré fut le théâtre d’une
attaque meurtrière occasionnée par des hommes armés bilan de cette attaque : six morts dont
le chef de district tué dans des conditions atroces cette attaque fait suite à
une manifestation des populations pour réclamer l’embauche prioritaire des
ressortissants de cette localité.
Mais au-delà de la barbarie perpétrée par les forces de l’ordre,
d’autres victimes de cet événement passe sous silence, en effet un groupe de
personnes qui au moment du soulèvement ont tenté de sensibiliser la population
d’Agopé à ne pas s’en prendre aux installations de la société ont été pris à
parti par les manifestants, agressions physiques, intimidations, menaces de
morts certains qualifiés de traitre
seront obligés de s’exiler pour échapper à la vindicte populaire ou aux
représailles.
Le temps s’est
écoulé. Mais les blessures physiques et psychologique restent vivaces trois ans
après les faits, les victimes attendent toujours que justice soit faite,
Certains citoyens de la localité ne se
sentant plus en sécurité et craignant des représailles alors ont été
forcés à l’exil, trois décennies
après le douloureux événement, les victimes attendent toujours
réparation.
C’est en Août prochain que sera commémoré le
massacre de zogota. Nos investigations nous ont permis de reconstituer le drame
qu’a vécu les victimes de cette tragédie notamment celui d’Aly Touré un des
rescapés. Une mésaventure qui nous a été relatée par les témoignages recueillis
sur place, particulièrement celui d’un de ses amis du village qui a requis
l’anonymat, et d’où il a été obligé de
fuir pour sauver sa peau.
Une
nuit de crime et de vandalisme…
Dans la
nuit du vendredi 3 au samedi 4 août
2012, dans les environs de minuit, Aly Touré et sa famille sont attaqués
par des individus armés dans un grand village d’une population de 3800
habitants, situé à 65 km de la ville de N’Zérékoré et à 14 km du chef-lieu de
la commune rurale de kobela. Ceinturé par le mont de « yono » qui ne
lui laisse qu’une seule sortie, c’est le mont en question qui fait l’objet du
projet d’exploitation minière de la société VALE. Zogota fait partie des
villages qui hébergent le site du projet minier de la société. En effet, les
assaillants armés ont investi nuitamment le village muni de fusils et d’armes blanches, des villageois qui
tentaient de s’opposer au soulèvement ont été
battus à sang. Plusieurs cases et greniers ont été incendiés ainsi que des magasins coopératifs de
stockage de céréales (riz, maïs et sorgho), des boutiques vandalisées, des
motos emportées. A l’issue de cette
attaque, on a enregistré des pertes en matériels et en vies humaines, ainsi que des bâtiments
endommagés et d’enlèvements de
personnes.
La
famille d’Aly prise à partie…
Au
cours de ce violent soulèvement, leur maison a été encerclée par un groupe d’assaillants qui les ont
dépouillés de leurs biens, avant d’incendier leur maison en emportant d’autres biens avec eux. Heureusement Aly et
sa famille auront le réflexe de se
cacher dans une vieille maison inhabitée. C’est dans cette cachette qu’ils
resteront terrés jusqu’à ce que les
assaillants se soient évanouis dans la
nature pour sortir le plus vite que possible pour prendre la fuite. Arrivés à
kobela, dans les environs de six heures du matin, ils vont informer les
autorités de ce drame tragique survenu au cours de la nuit dernière. La
gendarmerie et la police étant informés vont parvenir à reprendre le contrôle
de tout le village le lendemain matin. Mais les agresseurs s’étaient déjà
évaporés dans la nature. Nous avons appris par la suite que cette affaire a
fait plusieurs blessés graves dans les rangs des forces de défense et de sécurité.
Taxé
de traitre Aly est obligé de partir en exil…
C’est
par la suite que Aly va se résoudre à dénoncer les agresseurs en informant les autorités comme quoi ce sont quelques natifs du district de Zogota
qui ont planifié cette attaque ; ayant eu vent de cette dénonciation, les agresseurs ont cherché
à le capturer, afin qu’il puisse
répondre. Étant informé par un ami proche de ce qu’ils étaient en train de
préparer contre lui, notamment des hommes ayant été mandatés pour l’éliminer
partout où il se trouverait. Sans plus tarder monsieur Touré va prendre la fuite avec sa famille en direction de la
Côte d’Ivoire. Croyant être hors de danger dans ce pays où réside sa
belle-famille monsieur Touré a été victime de plusieurs tentatives de
séquestration par une bande armée probablement
liée aux assaillants qui voulaient sa peau de l’autre côté de la
frontière en Guinée voisine. Les dernières informations révèlent que monsieur
Touré a abandonné sa famille en Côte d’Ivoire
pour une destination inconnue…
Sa belle-famille
nous a confié qu’avant la disparition de
d’Aly, il leur avait fait part de sa volonté de se reconstruire une nouvelle
vie, afin de se défaire du traumatisme de cette tragédie.
Foromo
M’Bamou
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